Appel a contribution
Translationes 11 (2019)
Histoire/Historiographie
de la traduction : entre le réel et le virtuel
Les précédents numéros de Translationes ont été centrés sur :
l’esthétique et l’éthique de la traduction; les méthodes et les méthodologies
en traductologie; le rapport entre l’enseignement et l’apprentissage de la
traduction (2014), celui entre la traduction et les divers types de contraintes
– (auto-)imposées aux auteurs traduits ou imposées aux traducteurs par
l’idéologie de la réception, de la censure, etc. Le numéro 11 de la revue Translationes
sera consacré à l’ Histoire/Historiographie de la traduction: entre
le réel et le virtuel:
Translationes s’intéresse à l’examen de la recherche en histoire de la traduction
dans le contexte de l’évolution numérique à l’échelle mondiale, avec des
retombées sur la « démocratisation» du corpus électronique, l’intérêt
d’ISTTRAROM-Translationes se dirige, outre l’examen traditionnel de l’histoire
et de l’historiographie de la traduction, vers l’étude de l’impact que
l’interconnectivité et les processus de numérisation et de création de
plateformes dynamiques en ligne ont sur les chercheurs en traductologie.
Le numéro 11 de la revue vise également à dépasser l’approche descriptive
afin de mieux exploiter les pistes ouvertes par les ressources électroniques,
virtuelles. La numérisation de documents historiques d’accès difficile –
manuscrits, livres rares, préfaces aux traductions, etc. – est mise à
profit grâce aux nouvelles technologies. Du mixage de réel et de réalité
virtuelle, il résulte une variété de produits1 statiques ou
dynamiques, qui impressionne par le volume d’éléments stockés : bases de
données, plateformes informatiques, virtuelles, de type cloud. Ce contexte
autant intégratif que novateur permet d’optimiser aussi bien l’activité de
recherche et le temps alloué aux investigations que l’enseignement de
l’histoire et de l’historiographie de la traduction. L’impact de la
numérisation et de l’internet sur la recherche dans le domaine de l’histoire en
général, et de l’histoire de la traduction, en particulier, ne se limite pas
à la reproduction d’images, de textes, de manuscrits, à leur
inventaire et stockage dans des bases de données ; cet impact s’avère
tout aussi important sur l’édition et la publication d’ouvrages scientifiques,
sur la conservation et la diffusion des connaissances, en contribuant à
une diversification des lignes de recherche.
À travers la valorisation de la traductologie de corpus et des données
fournies par les corpus parallèles, bilingues ou multilingues, le Centre
de recherches ISTTRAROM- Translationes se propose de contribuer à
l’examen systématique des problèmes de traduction et de dépasser les
approches unidirectionnelles (culture/langue/texte- source vs
langue/culture/texte-cible) voire décontextualisées, qui ne focalisent que sur
l’inventaire des différences quantitatives ou ne s’intéressent qu’à des
détails traductifs anecdotiques.
Les auteurs pourront traiter ce thème suivant des modalités diverses :
soit dans des synthèses sur des aspects essentiels, soit dans des
considérations allant d’aspects ponctuels bien délimités (au niveau d’une
œuvre traductive, d’un traducteur, d’une époque ou d’un courant traductif)
aux questions de méthodologie traductive – revisiter les pratiques
professionnelles et optimiser les outils et méthodes de recherche – ou
interdisciplinaire, aptes à illustrer le thème d’ensemble et
à renforcer les liens entre les tendances traditionnelles et les
tendances complémentaires offertes par la numérisation, la réalité virtuelle,
la réalité mixte. Ce numéro – situé entre l’historicisme et l’ « actualisme »,
centré sur le bon usage de l’informatique dans l’histoire de la traduction – se
veut un cadre de débats propice à la cristallisation d’une réflexion
pertinente sur, d’une part, l’évolution des méthodes et de la méthodologie de
recherche fonctionnelle dans l’histoire et l’historiographie de la traduction
et, d’autre part, sur le rapport instauré entre le chercheur (historien de la
traduction, enseignant), ses sources et certaines disciplines complémentaires.
Le remplacement des archives anciennes par des plateformes dynamiques en
interconnexion avec d’autres bases de données, réalisable grâce aux
spécialistes en informatique, facilite l’accès aux informations et, ce
qui est plus important, permet la rentabilisation, la diffusion et la
reconnaissance des résultats d’une recherche qui valorise plusieurs professions
à la fois.
Une autre piste de recherche pourrait consister à examiner les rapports
entre les méthodes et les outils computationnels, la spécificité du domaine de
l’histoire/l’historiographie de la traduction, et l’espace web – cette archive
en permanente expansion et extension, dont la « mémoire » n’est pas parfaite
et, pour cause, elle est ouvrable sur des informations différentes, car
non-figées. Le cyberespace remet en question l’autodétermination de
l’historien/ historiographe de la traduction. Les composantes d’une base de
données (éléments statiques), les résultats de la recherche dans les domaines
de l’histoire et l’historiographie de la traduction (éléments dynamiques)
deviennent des produits finis et mouvants, qui examinent d’autres produits
finis, figés, stockés dans d’autres archives que l’unité de stockage
représentée par une recherche donnée. Comment peut-on continuer à
étudier/ à écrire l’histoire de la traduction ? Comment peut-on
continuer à historiographier la traduction ? Une cyberhistoire
de la traduction devrait-elle conserver le sens de l’histoire dont elle
dérive ?
1Histoire de la Traduction/History of Translation,
de Jean Delisle et Gilbert Lafond ; HISTAL, Historia de la traducción en
América Latina, coordination de Georges L. Bastin ; A Digital Dictionary of
Translators as a Basis for Translation History, Lars Kleberg, etc.
Bibliographie indicative
Baker, Mona. « Corpus Linguistics and Translation Studies — Implications
and Applications ». In: Mona Baker, Gill Francis and Elena Tognini-Bonelli
(ed.). Text and Technology. In honour of John Sinclair,
Philadelphia : J. Benjamins Pub. Co., 1993.
Beck, Friedrich, Hempel Wolfgang et Eckart Henning. Archivista
docet. Potsdam: Verlag für Berlin-Brandenburg, coll. « Beiträge zur
Archivwissenschaft und ihres interdisziplinären », Umfelds, 1999.
Doueihi, MIlad. La grande conversion numérique. Paris: Éditions du Seuil, 2008.
Pédauque, Roger T. Le document à la lumière du numérique. Caen:
C&F Edition, 2006.
Calendrier
1er octobre 2019: Date
limite pour la soumission des propositions en version électronique à
l’adresse : isttrarom.translationes@gmail.com.
01-29 octobre 2019 :
Évaluation des articles
anonymes par deux rapporteurs sélectionnés parmi les membres du comité
scientifique et du comité de rédaction ou parmi des personnalités externes.
30 octobre 2019 :
Notification des auteurs quant aux conditions d’acceptation ou au rejet des
articles. Les auteurs recevront les articles accompagnés des rapports
d’évaluation.
15 novembre 2019: Date
limite pour l’envoi de la version finale des articles, en conformité avec les
remarques des rapporteurs et le protocole de rédaction de la revue.